La ville

SALÉ

site historique et civilisation

Salé a ses racines, son passé des plus glorieux et un avenir prometteur, comme toute ville qui a eu la malchance, pour des raisons quelconques autres que la géographie et son emplacement topographique, de ne pas avoir laissé l’Histoire indifférente à son sort.

Salé se conserve et, à travers les femmes et les hommes qu’elle a entérinés, elle respire par le truchement de leurs œuvres : poèmes, romans, nouvelles, films, chants, musique… et à travers eux et elles, elle maintient vivants chaque pierre, chaque mur, chaque monument, chaque œuvre forgée dans et par son corps.

L’oubli n’est pas Slaoui. Le rêve l’est.
De par le passé, Salé a souvent tourné le dos au reste du pays, en fermant au crépuscule ses portes sur le continent, pour mieux le défendre, pour s’exposer à elle seule à toute menace extérieure, pour affronter, avec ses hommes et ses pierres en une seule chair, toute marée sinistre, toute vague hostile cherchant à s’emparer du pays, en empruntant l’océan.

Salé tient des villes côtières la résistance ulyssienne aux cris des sirènes et aux remous de l’océan ; des riveraines l’art de faire parler la boue et de se parler en sculptant les pierres arrachées au parcours des ondes. Des continentales, elle tient le langage des arbres qui, à feu, crépitent sans gémir ou verser une larme.
A la lisière d’une immense étendue d’eau salée, d’un long filet d’eau douce et d’une forêt tout aussi humide, se trouve cette ville douce et embrumée, appelée Salé.