Sous un nouveau concept, cette rubrique du festival n'a nullement l'intention de confronter les porte-parole des deux genres concernant leurs approches respectives du féminin au cinéma ou du cinéma au féminin. Elle est bien plus tournée vers une vision entrelacée, à savoir l'enracinement d'une culture qui dépasse la « discrimination positive » qui, à elle seule, ne peut mettre fin aux formes de conformisme qui freinent la créativité féminine chez les réalisateurs, hommes et femmes.
D'après C.-G. Jung et G. Bachelard ni une femme ne peut ignorer le dialogue avec son côté masculin, ni un homme avec son côté féminin. C'est pourquoi notre activité est censée déclencher (sinon être un catalyseur) des actions et des réactions en profondeur qui visent à libérer les individus (hommes et femmes) qui évoluent dans l'espace cinématographique du joug des clichés et des préjugés sans fondement, tous liés à la question du genre dans une sorte de tentative de dépasser ce que Bachelard appelle « le difficile problème de mettre et de maintenir en chacun des deux partenaires l'harmonie de leur double genre » (Poétique de la rêverie).
(1) Animus chez Jung c’est : la part masculine chez la femme, autrement dit, « la somme des représentations archétypique de l’éternel masculin dans l’imaginaire collectif de la femme »
(2) Anima, chez le même c’est son pendant chez l’homme
Le choix s’est porté cette année sur le cinéaste marocain Raouf Sebbahi, son expérience dans le cinéma et son apport en tant que nouvelle génération de réalisateurs et la réalisatrice Khaoula Assebab Benomar, à travers leur regard sur le cinéma.
À cette occasion, le festival projettera le long métrage « Hayat » de Raouf Sebbahi.